Comment faire lutter contre le ça marche chez moi.

Marie 16/02/2024
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Introduction

Dans l’univers du développement logiciel, la qualité du delivery est cruciale pour le succès et la réputation d’une entreprise. Toutefois, cette qualité est souvent compromise par un manque d’implication des ressources techniques, manifesté à travers divers comportements problématiques. Des attitudes telles que « pas fait par moi », « ça marche chez moi », ou encore le manque de tests en environnement de staging et de vérifications post-déploiement sont monnaie courante. Ces comportements reflètent un désengagement vis-à-vis de la responsabilité collective et peuvent avoir des conséquences désastreuses, comme en témoigne un incident survenu chez Rue du Commerce à l’époque ou je travaillais en chez eux en gestion de projet. Un code défectueux a été déployé en production, causant l’arrêt complet du site et entraînant une perte significative de revenus.

Ce problème trouve souvent ses racines dans la culture d’entreprise, la segmentation des équipes et des objectifs, ainsi que dans le manque d’implication des développeurs dans les phases amont du projet.

 

Contexte et Importance

La qualité du delivery dans le développement logiciel est un indicateur clé de la performance d’une entreprise technologique. Elle ne se limite pas à la fonctionnalité du code, mais englobe également l’expérience utilisateur, la sécurité, la performance et la fiabilité. Les ressources techniques, notamment les développeurs, les ingénieurs QA et les gestionnaires de projet, jouent un rôle fondamental dans la réalisation de ces objectifs de qualité. Lorsque ces individus s’impliquent pleinement dans leur travail, en prenant en compte non seulement leur tâche immédiate mais aussi l’impact global de leur travail sur le projet, le résultat est souvent un produit de meilleure qualité et une plus grande satisfaction client. À l’inverse, le manque d’implication peut mener à des erreurs coûteuses, des retards de projet et une détérioration de la réputation de l’entreprise.

Problématiques Comportementales

Les comportements problématiques des ressources techniques peuvent prendre diverses formes, chacune ayant un impact significatif sur la qualité du delivery :

  • Pas fait par moi : Cette attitude reflète un manque de responsabilité collective. Les membres de l’équipe évitent de prendre en charge des problèmes qu’ils n’ont pas directement causés, ce qui peut mener à une accumulation d’erreurs non résolues.
  • Ça marche chez moi : Cette excuse courante traduit un manque de rigueur dans les tests et la validation du code. Elle ignore les différences potentielles entre les environnements de développement et de production qui peuvent affecter le fonctionnement du logiciel.
  • J’ai pas testé en staging : L’omission de cette étape cruciale dans le processus de déploiement peut conduire à la mise en production de bugs non détectés. L’exemple de Rue du Commerce illustre parfaitement ce point : un code manifestement défectueux a été déployé sans vérification préalable, entraînant un arrêt complet du site.
  • J’ai pas vérifié après la mise en prod : Ne pas réaliser de tests de vérification après un déploiement peut laisser des erreurs critiques non détectées, affectant les utilisateurs finaux et potentiellement causant des dommages importants à l’entreprise.
  • La demande était inadaptée mais j’ai rien dit : Le manque de communication et de remise en question des exigences peut mener au développement de fonctionnalités qui ne répondent pas aux besoins réels des utilisateurs, gaspillant ainsi des ressources précieuses.

Chacun de ces comportements peut être illustré par des situations vécues dans le milieu professionnel, comme l’incident chez Rue du Commerce, où une simple vérification aurait pu prévenir une erreur coûteuse.

 

Causes Profondes

Les comportements problématiques identifiés découlent de plusieurs causes profondes, souvent liées à la culture organisationnelle, la structure des équipes, et les processus de travail :

**Culture d’entreprise** : Une culture qui ne valorise pas suffisamment la responsabilité individuelle et collective peut encourager un désengagement des employés vis-à-vis de la qualité du travail. L’absence de « ownership » ou de sentiment de propriété sur les projets conduit les employés à adopter une posture minimaliste, se limitant à leurs tâches assignées sans se soucier de l’impact global de leur travail.

**Segmentation des équipes** : La segmentation stricte entre les équipes de conception, de développement et de QA peut créer des silos qui nuisent à la communication et à la collaboration. Lorsque les objectifs ne sont pas alignés entre ces équipes, il en résulte un manque de compréhension et d’appréciation des défis des autres, menant à des erreurs qui auraient pu être évitées par une collaboration plus étroite.

**Manque d’implication en amont** : L’exclusion des équipes techniques des phases initiales de conception et de planification peut entraîner un manque de compréhension des objectifs et des exigences du projet. Cette déconnexion augmente le risque d’erreurs dues à des spécifications mal interprétées ou à des hypothèses incorrectes.

Pour illustrer, prenons l’exemple hypothétique d’une entreprise de logiciels où les développeurs sont tenus à l’écart des discussions avec les clients et ne reçoivent que des spécifications techniques à implémenter. Dans ce contexte, un développeur pourrait introduire une fonctionnalité qui, bien que techniquement conforme aux spécifications, s’avère inutile ou même nuisible pour l’utilisateur final, faute d’avoir une vision complète du problème à résoudre.

Solutions et Stratégies

Face à ces défis, plusieurs solutions et stratégies peuvent être mises en œuvre pour améliorer l’implication des ressources techniques et, par conséquent, la qualité du delivery :

**Promouvoir une culture de l’ownership** : Encourager les employés à prendre en charge les projets comme s’ils en étaient les propriétaires peut renforcer leur implication. Cela peut se traduire par des reconnaissances, des récompenses et une communication ouverte sur l’importance de chaque rôle dans le succès de l’entreprise.

**Améliorer la communication inter-équipes** : Mettre en place des processus qui facilitent la communication et la collaboration entre les équipes de design, de développement et de QA peut aider à surmonter les silos. Des réunions régulières, des outils de collaboration et des espaces de travail partagés peuvent contribuer à une meilleure compréhension mutuelle.

**Impliquer les équipes techniques dès les phases amont** : Associer les développeurs, les ingénieurs QA et autres techniciens aux discussions initiales avec les clients et les parties prenantes permet une meilleure compréhension des besoins et des attentes, conduisant à des solutions plus adéquates et à une réduction des erreurs.

**Adopter des méthodologies agiles** : Les méthodologies agiles, telles que Scrum ou Kanban, favorisent l’implication de tous les membres de l’équipe dans le processus de développement, encourageant la responsabilité et l’adaptabilité.

**Mettre en place des pratiques de revue de code et de tests automatisés** : Les revues de code par les pairs et les tests automatisés peuvent grandement améliorer la qualité du code et réduire les erreurs. Ces pratiques encouragent également l’apprentissage et le partage de connaissances au sein des équipes techniques.

Pour illustrer, considérons une entreprise qui a mis en œuvre des séances de revue de code régulières, permettant aux développeurs de discuter et de critiquer constructivement le travail les uns des autres. Cela a non seulement amélioré la qualité du code, mais a également renforcé le sentiment d’appartenance à une équipe unie par des objectifs communs.

Études de Cas / Exemples de Réussite

Examiner des cas réels où des entreprises ont surmonté des problèmes de qualité du delivery grâce à des changements stratégiques peut offrir des leçons précieuses. Par exemple, une entreprise technologique majeure a récemment réorganisé ses équipes de développement en « squads » multidisciplinaires, chacune étant responsable de la conception à la livraison d’une fonctionnalité spécifique. Cette restructuration a non seulement amélioré la qualité du delivery, mais a également augmenté la satisfaction et l’engagement des employés.

Un autre exemple pourrait être celui d’une entreprise de services numériques qui a introduit des ateliers réguliers entre les développeurs et les clients pendant les phases de conception du projet. Cela a permis de clarifier les attentes, d’ajuster les spécifications en temps réel et de réduire significativement les erreurs et les malentendus dans les livrables finaux.

Conclusion

Le manque d’implication des ressources techniques dans la qualité du delivery est un problème multifacette avec des implications profondes pour les entreprises. En abordant les causes sous-jacentes et en mettant en œuvre des stratégies ciblées, il est possible d’améliorer significativement la qualité du delivery. Les exemples tirés de l’expérience réelle, comme l’incident chez Rue du Commerce, soulignent l’importance d’une approche proactive et engagée. En fin de compte, la clé du succès réside dans la promotion d’une culture d’ownership, la collaboration inter-équipes, et l’implication active des ressources techniques à toutes les étapes du développement.